

Ski: "ma place est sur le podium", savoure Lindsey Vonn
"Ma place est sur le podium", a savouré l'Américaine Lindsey Vonn, 2e du super-G des finales de la Coupe du monde de ski alpin dimanche à Sun Valley (Idaho, Etats-Unis), son premier podium depuis son retour cette saison à 40 ans.
QUESTION: Est-ce que ce podium arrive plus vite que prévu?
REPONSE: "Honnêtement, je pense que j'aurais pu y arriver plus tôt, mais je n'avais pas été capable d'assembler toutes les pièces avant aujourd'hui (dimanche). J'aime quand j'ai plus de pression, et j'ai vu que Lauren (Macuga, sa coéquipière) était sortie, donc je me suis dit que j'étais la seule Américaine en piste et que j'avais intérêt à bien skier! Ma famille est là, avec toute cette pression je voulais juste skier à mon meilleur niveau, et j'ai réussi. J'aurais même pu faire un peu mieux. Je sais pour l'année prochaine que ma place est sur le podium. C'est bien de me confirmer cela. Même si je n'en avais pas besoin, ça aide beaucoup, ça me donne confiance. Ca va permettre à certaines personnes d'arrêter de mal parler de moi en continu. Je pense que j'ai répondu aux doutes de beaucoup de gens aujourd'hui. Je n'ai jamais douté de moi, c'est pour cela que je suis sur le podium, parce que je crois en moi."
Q: Vous formez un podium d'expérience avec Lara Gut-Behrami (33 ans) et Federica Brignone (34 ans) ...
R: "Beaucoup de gens disaient lors de ma retraite à 33 ans que j'étais trop vieille. Le fait que Federica (Brignone) gagne le gros globe à 34 ans, que Lara (Gut-Behrami) skie toujours aussi bien, ça montre que l'âge n'est qu'un nombre. Si vous vous sentez bien physiquement et mentalement, que vous travaillez dur avec passion, vous pouvez réussir vos objectifs. Et je suis encore plus âgée qu'elles, donc j'ai prouvé que c'était possible."
Q: Comment avez-vous vécu la course?
R: "C'était une piste difficile, il m'a fallu laisser aller les skis. J'ai donné toute mon énergie, jusqu'à la dernière goutte. C'était ma dernière course de la saison, à la maison. Je devais vider le réservoir, je l'ai fait. Je pouvais à peine respirer à la fin, peut-être parce que je pleurais. C'était une belle course."
Q: Parlez-nous de ces larmes...
R: "C'est putain de difficile, ce que je fais, et c'était tellement bon, de voir que j'en étais capable. Je suis passionnée par ce que je fais. J'aime le ski. C'est tellement bon de se sentir récompensée du dur labeur. Ce sont des larmes de joie, de soulagement, de satisfaction de savoir que cette nouvelle aventure dans laquelle je me suis embarquée vaut le coup, que ce n'est pas en vain."
Q: A quel point cette course est satisfaisante?
R: "Parfois les critiques me font plus avancer que les compliments, je devrais peut-être travailler là-dessus. Je les utilise comme énergie. A l'arrivée c'était assez brut, de comprendre que j'avais rendu silencieuses ces voix négatives qui m'ont escortées toute la saison. Personne ne pensait que je pouvais retrouver le podium. Je n'ai pas skié en compétition pendant six ans. J'ai 40 ans. Ca a été une route difficile."
Q: La saison est finie, comment vous sentez-vous physiquement?
R: "Je me sens putain de bien! Évidemment j'ai connu quelques chutes pas super, mais mon genou droit a été la meilleure partie de mon corps cette saison. Je n'ai pas eu à appliquer de la glace dessus une seule fois, ce qui ne m'était pas arrivé depuis 10 ans peut-être. Le physique n'a pas été un frein cette saison. Parfois mon équipement n'a pas bien fonctionné, parfois j'ai fait de grosses erreurs. Je suis encore un peu rouillée, mais je sais que je peux réussir quand je fais tout bien."
Propos recueillis en zone mixte
O.Greco--RTC