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Rugby: France-2023 tangue, l'inspection du Travail désormais à bord
Rugby: France-2023 tangue, l'inspection du Travail désormais à bord / Photo: FRANCK FIFE - AFP/Archives

Rugby: France-2023 tangue, l'inspection du Travail désormais à bord

Le comité d'organisation de la Coupe du monde de rugby 2023, dont le directeur général, Claude Atcher, est soupçonné d'être à l'origine d'un "malaise social profond" vécu par les salariés de l'instance, tangue à un peu plus d'un an du coup d'envoi du Mondial en France.

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Dans un long article publié mercredi dernier, L'Équipe, avec forces détails, avait raconté le "management par la terreur" mis en place par Atcher et sa cheffe de cabinet au sein du Groupement d'intérêt public (GIP) France-2023, où se mêlent burn outs, démissions et crises d'anxiété.

Le porte-parole du ministre du Travail Olivier Dussopt a confirmé mardi à l'AFP que l'enquête de l'inspection du Travail au siège de France-2023 avait "commencé" mais qu'il n'y avait pas de "retour à ce stade".

Contacté par l'AFP, France-2023 n'était pas en mesure en début d'après-midi de commenter cette information.

La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, à l'origine de la saisine de l'inspection du Travail dès la sortie de l'enquête du quotidien sportif, a redit dimanche au micro de RTL, sa préoccupation, affirmant avoir "demandé que les conclusions (lui) soient communiquées rapidement".

La ministre a par ailleurs qualifié de "rumeur" le remplacement éventuel d'Atcher par l'ancien Premier ministre Jean Castex.

- "Gestion paternaliste" -

C'est dans ce contexte que la Fédération française de rugby (FFR), actionnaire à 62% du GIP aux côtés de l'État (37%) et du Comité national olympique et sportif français (CNOSF, 1%), réunira en fin de semaine à Marseille son congrès annuel.

Le XV de France, en tournée au Japon, sera encore en train de ferrailler avec les Brave Blossoms à Aichi quand une assemblée générale extraordinaire, avec à l'ordre du jour, une "modification des statuts et du règlement intérieur de la FFR", s'ouvrira samedi à 09h30 au parc Chanot, en présence du président Bernard Laporte.

Elle sera suivie à 10h00 d'une AG ordinaire, durant laquelle seront présentés le rapport moral de la FFR, le budget prévisionnel 2022-2023 et, surtout, un "point d'étape France-2023".

Atcher sera-t-il présent? Depuis la publication de l'enquête de L'Équipe, le directeur général de France-2023 s'est fait discret: il était notamment absent en tribunes au Stade de France vendredi soir, pour la finale du Top 14 entre Castres et Montpellier.

Lundi, il a affirmé aux Echos être "satisfait que l'inspection du travail vienne enquêter" et qu'il lui "réservera ses commentaires sur les cas évoqués", reconnaissant une "gestion managériale paternaliste".

Dans la foulée de la saisine de l'Inspection du travail, la FFR a convoqué jeudi dernier le comité économique et social (CSE) de France-2023, au terme duquel ont été décidés la mise en place d'un numéro vert "afin de garantir une remontée des signalements de manière anonyme", ainsi qu'un "audit social".

- "Sordide" -

Membre du comité directeur de la FFR et président de la Ligue d'Ile-de-France, Florian Grill a qualifié de "sordide" le management exercé par Atcher vis-à-vis de ses collaborateurs.

"Ce qui me choque le plus et m'inquiète, c'est que la totalité des témoins le font à visage caché: on n'est plus dans l'anecdotique, il s'agit d'un système", a estimé l'élu d'opposition, interrogé par l'AFP. "Sans compter que ce n'est pas sans conséquence sur l'image du rugby en France et à l'international".

World Rugby, l'organe dirigeant du rugby mondial, a ainsi fait officiellement part jeudi dernier de ses "préoccupations" auprès du conseil d'administration de France-2023 et de la FFR.

Dans Les Echos, Atcher a estimé qu'une "cabale" visait à le "mettre hors-jeu".

Concernant des soupçons de favoritisme autour du sponsoring du XV de France, il comparaîtra en septembre, avec le président de Montpellier Mohed Altrad -dont le groupe est sponsor maillot du XV de France- et Bernard Laporte, devant le tribunal correctionnel de Paris pour "recel d'abus de confiance", "abus de biens sociaux" et de "travail dissimulé par dissimulation d'activité".

La justice le soupçonne d'avoir notamment bénéficié, entre 2017 et 2018 via des prestations inexistantes payées à sa société Score XV, d'environ 80.000 euros que Laporte aurait détournés au préjudice de la FFR.

F.Peeters--RTC