Italie: Lukaku revient à l'Inter pour chasser son "blues"
Romelu Lukaku de retour à l'Inter Milan pour soigner son "blues": sur le banc à Chelsea, l'attaquant belge de 29 ans retrouve la Serie A où il avait fait des étincelles entre 2019 et 2021, avec l'ambition de se relancer à cinq mois du Mondial-2022.
Parti à Londres l'été dernier pour la somme astronomique de 115 millions d'euros, "Big Rom" va être prêté une saison à l'Inter Milan, ont annoncé les deux clubs mercredi soir, après la visite médicale de rigueur.
"Trop content" de revenir, a confié l'international belge de 29 ans en débarquant en début de journée dans la capitale lombarde, avant d'assurer à son président qu'il allait lui marquer beaucoup de buts, dans la vidéo d'officialisation du prêt, en soirée.
Les Nerazzurri, qui ont obtenu ce prêt pour 8 millions d'euros hors bonus selon la presse, retrouvent avec Lukaku un buteur puissant, qui leur avait permis d'être champions en 2021.
Associé à l'Argentin Lautaro Martinez dans un duo bien huilé surnommé la "LuLa", Lukaku avait mis l'Italie à ses pieds pendant deux ans en pointe d'une Inter alors dirigée par Antonio Conte.
Sa puissance, sa vitesse et son efficacité (64 buts en 95 matches) avaient convaincu Chelsea de signer un gros chèque pour faire venir le Belge. Mais la déception a été à la hauteur du nombre de zéros sur le chèque.
- Équation compliquée -
Chelsea n'a pas tenu le rythme ébouriffant de Manchester City et Liverpool en Premier League et n'a pu conserver sa couronne en Ligue des champions.
Lukaku, lui, n'a pas trouvé sa place dans l'équipe de Thomas Tuchel, sur le banc au coup d'envoi de quasiment la moitié des matches la saison dernière.
De quoi lui faire regretter San Siro et la Serie A. En décembre, dans une interview à une télévision italienne, il avait regretté d'avoir quitté l'Inter et évoqué, déjà, l'hypothèse d'un retour: "J'ai toujours dit que je portais l'Inter dans mon cœur, je vais y retourner, je l'espère vraiment."
Peu appréciés à Londres, ces propos ont alimenté depuis des spéculations en Italie sur la façon de permettre ce retour et de résoudre une équation économique très compliquée.
Avec encore quatre ans d'amortissement de transferts à la charge de Chelsea (soit plus de 80 M EUR) et un salaire cinq étoiles à assumer (environ 12 M EUR annuels selon la presse italienne), un transfert définitif vers l'Inter ne semblait pas une option envisageable. D'autant que le club italien est lui-même engagé dans une politique de réduction de sa masse salariale, en raison des problèmes financiers de son propriétaire, le groupe chinois Suning.
- Quel avenir pour Dzeko? -
Mais la volonté de Lukaku, bien décidé à se relancer, a été décisive.
L'Inter a ainsi pu boucler un prêt grâce à une baisse de salaire consentie par le joueur et en profitant en outre du fait que le Belge va continuer à bénéficier en Italie des mesures fiscales permettant, selon certaines conditions, aux étrangers d'être moins taxés.
Avec 15 buts en 44 matches (soit 0,3 but par match), Lukaku sort de sa saison la moins efficace de sa carrière. Son ambition était donc d'abord de retrouver ses sensations et les statistiques qu'il avait en Italie (0,7 but/match).
L'entraîneur intériste Simone Inzaghi, qui avait déjà l'équipe la plus prolifique du championnat, y gagne un buteur potentiellement à plus de 30 buts par saison, ce qui est moins dans l'ADN d'Edin Dzeko (17 buts, toutes compétitions confondues).
Avec le retour de "Big Rom", l'avenir du Bosnien, arrivé l'été dernier pour compenser le départ du Belge, reste à éclaircir, dans un secteur offensif qui compte encore Alexis Sanchez et Joaquin Correa. Sans compter l'arrivée toujours possible de Paulo Dybala, même si les discussions sont en stand-by sur cet autre dossier chaud de l'Inter.
La Belgique, elle, espère surtout que le meilleur buteur de son histoire (68 buts, en 102 sélections) aura enfin chassé son "blues" à l'heure de rejoindre le Qatar en fin d'année.
A.Romano--RTC