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Espagne: après deux ans de pandémie, les étrangers sont de retour aux fêtes de la San Fermin
Espagne: après deux ans de pandémie, les étrangers sont de retour aux fêtes de la San Fermin / Photo: MIGUEL RIOPA - AFP

Espagne: après deux ans de pandémie, les étrangers sont de retour aux fêtes de la San Fermin

Dès qu'il a su que les fameuses fêtes de la San Fermin étaient de retour après deux années d'absence dues à la pandémie de Covid-19, Peter Millington a immédiatement pris ses dispositions: il se devait d'y être.

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Avec la reprise des voyages et la levée des restrictions sanitaires, les étrangers sont de retour en force à Pampelune, dans le nord de l'Espagne, pour le festival de la San Fermin.

Dès février, Peter a réservé son vol depuis Londres et son hôtel, quelques jours à peine après l'annonce par le maire de Pampelune que les fêtes auraient bien lieu cette année.

Ce Britannique de 38 ans, conseiller financier, est un habitué des fêtes de la San Fermin depuis qu'il y est venu une première fois alors qu'il était étudiant.

"Il n'y a pas d'équivalent, c'est absolument unique", déclarait-il à l'AFP mercredi, alors que les festivités, qui durent neuf jours, venaient de débuter.

"Il fallait que je sois là", poursuivait-il en montrant du doigt la foule de fêtards, habillés pour la plupart tout en blanc avec un foulard rouge et buvant joyeusement autour de lui.

Immortalisées en 1926 par Ernest Hemingway dans son roman "Le soleil se lève aussi" ("The Sun Also Rises"), les fêtes de la San Fermin attirent depuis lors de très nombreux étrangers, notamment anglo-saxons, dont beaucoup, comme Millington, reviennent chaque année en juillet.

Mais la dernière édition du festival datait de juillet 2019, les festivités ayant été annulées en 2020 et 2021 à cause de la pandémie de Covid-19, une première depuis la Guerre civile espagnole (1936-1939).

Parmi les étrangers de retour cette année figure un illustre visiteur: le petit-fils d'Hemingway, John Hemingway, lui aussi écrivain, venu tout spécialement de Montréal.

"C'est si bon d'être ici. C'est une bouffée d'air frais après toute cette folie des confinements et de la distanciation sociale", affirme cet homme de 61 ans, qui en est à sa dixième édition de la San Fermin.

- "Sacrée expérience" -

Les festivités, qui existent depuis le Moyen Âge, donnent lieu à un tourbillon de concerts, de processions religieuses, de feux d'artifice et surtout de beuveries jusqu'au petit-matin.

Mais le clou des festivités reste les lâchers de taureaux, ou "encierros", qui ont lieu chaque matin.

A 08H00, des centaines de personnes en quête d'émotions fortes dévalent sur environ 850 mètres les ruelles pavées de Pampelune devant six taureaux de combat, avec pour objectif de s'en approcher le plus près possible.

La course s'achève dans les arènes de la ville, où se déroule ensuite dans l'après-midi une corrida au cours de laquelle ces six taureaux seront mis à mort.

Environ 40% de ces "coureurs" sont des étrangers, originaires principalement d'Australie, des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, selon la mairie de Pampelune.

"On est arrivés au coin de la rue et les taureaux étaient là", raconte Roger Sandhu, un homme d'affaires américain de 30 ans qui venait de participer jeudi matin au premier "encierro".

"C'était une sacrée expérience", commente-t-il.

- "Noël pour les adultes" -

Pour Jack Denault, un Canadien de 50 ans qui vit en France, l'attrait pricipal de la San Fermin est la "camaraderie" qui se crée entre les participants.

"Les liens que vous tissez avec les gens avec qui vous faites la fête durent pour toujours", assure-t-il, précisant qu'il loue le même appartement à chaque fois qu'il vient à Pampelune.

"On est tellement nombreux à revenir chaque année, et ce sont de telles retrouvailles", poursuit-il.

Jack Denault a pris part à plus de 80 lâchers de taureaux à la San Fermin et a participé à toutes les éditions depuis 2008, mais à l'en croire, ces "encierros" ne sont qu'une toute petite partie de la fête.

Pour chacune de ses visites, il s'est fait tatouer le sabot d'un taureau sur le bras.

"Je continuerai à venir tant que mon corps me le permettra", dit cet ancien employé dans l'hôtellerie.

Pour Timothy Pinks, un Londonien de 60 ans qui vient régulièrement depuis les années 1980, la San Fermin est tout simplement "le paradis sur terre".

"C'est Noël pendant neuf jours pour nous les adultes", déclare-t-il en buvant des verres de sangria avec des amis sur une des places du centre de Pampelune.

E.Reyes--RTC