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Foot: à Bordeaux, marche et union sacrée pour sauver les Girondins
Foot: à Bordeaux, marche et union sacrée pour sauver les Girondins / Photo: ROMAIN PERROCHEAU - AFP

Foot: à Bordeaux, marche et union sacrée pour sauver les Girondins

"A Bordeaux, le vin c'est bien, mais il y aussi les Girondins !" Habillé en marine et blanc, Neil Narbonne, supporter venu en famille avec ses fils Eden et Oscar, n'aurait manqué pour rien au monde "la marche de la survie" de son club de coeur.

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"Ce club n'est pas mort, il a une âme", veut croire ce quarantenaire suivant le pas de 2.000 autres supporters ayant répondu présent samedi, malgré les vacances, malgré la chaleur.

"C'est notre vie, notre passion. Les voir mourir c'est impossible, ça déchire trop le cœur", abonde un peu plus loin Céline Tixeuil, une habituée du virage sud et des déplacements. "Descendre en Ligue 2, on n'a pas réagi sur le coup, on était scotchés, abattus car ce n'est pas leur place. Mais là le National, c'est un coup de massue. C'est injuste et inimaginable".

Comment influer, comment faire pression pour changer les choses ? Depuis mardi et la confirmation de la rétrogradation en National (3e division) par le gendarme financier du foot français, le peuple girondin s'est mobilisé.

- Mavuba, Baysse et d'autres -

Dans les rues de Bordeaux, samedi, un long cortège, chantant et coloré de fumigènes, a marché derrière une banderole "Sauvons le FCGB !" portée par des élus de la ville, d'anciens joueurs comme Rio Mavuba, Philippe Fargeon, ou actuels comme Paul Baysse, ainsi que des salariés du club.

"C'est une marche primordiale pour mettre des visages sur ceux qui souffriront vraiment de la disparition du groupe", souligne Julien, l'un de ces personnels administratifs.

"Vous ne pouvez pas, comme ça, rayer d'un trait de plume un club qui a 140 ans d'histoire auxquelles les habitants de Bordeaux, du département, de la région sont très attachés", explique le maire Pierre Hurmic. Nous voulons bien faire prendre conscience aux instances dirigeantes du football français du poids des responsabilités qui leur incombent. Cela va au delà d'un club de foot, c'est un peu notre patrimoine immatériel".

- "Indestructible" -

Gernot Rohr, joueur bordelais pendant 12 ans puis entraîneur pendant neuf ans, coiffé d'un panama, est l'un des plus sollicités. "J'ai eu la chance avec Nice de connaitre une situation similaire" en 2002, raconte le Franco-Allemand. "On était rétrogradés en National avec perte de statut pro et on a fini par l'emporter devant le CNOSF. Donc on y croit."

Pas loin, Laurent, l'un des porte-paroles des Ultramarines, embraye: "A cette époque, il y avait eu un excellent travail de front mené par les institutionnels, les politiques, avec un réel engouement populaire des Niçois pour faire influer la situation. Si on a une carte à jouer, on va la jouer et on veut la jouer. Est-ce que ça va fonctionner aujourd'hui ? On ne sait pas".

"Peut-être y aura-t-il une intervention divine", suggère dans un sourire un ancien joueur, champion de France, mais qui a préféré vivre cette marche en retrait, avec les anonymes.

Le cortège avançant, une bonne nouvelle parvient à distance via un tweet du président Gerard Lopez: "Pour mettre définitivement toutes les chances de notre côté, je tenais à vous annoncer en premier que j'ai rajouté hier (vendredi) 14 millions d'euros en séquestre à la banque aux 10 millions déjà mis en faveur du club". Un apport en cash que réclamait la DNCG, ce qui devrait entretenir l'espoir d'un repêchage en L2.

Quoi qu'il advienne devant le CNOSF où les Girondins se rendront d'ici quelques jours, puis éventuellement plus tard devant le tribunal administratif pour leur ultime recours, "on sera toujours là pour chanter", prévient un des porte-voix de cette marche. "Que ce soit en L2 ou au fin fond des championnats amateurs, notre club est indestructible."

S.Martin--RTC