XV de France féminin: Darracq favorable à une "concurrence saine" bénéfique à toutes avant le Mondial
Thomas Darracq, le sélectionneur-entraîneur du XV de France féminin, qui débute lundi à Marcoussis deux mois de préparation à la Coupe du monde, estime qu'"une concurrence saine" entre les 38 joueuses convoquées permettra à ce que tout "le groupe s'enrichisse", dans un entretien à l'AFP.
Les noms des 32 Bleues qui prendront le départ pour le Mondial en Nouvelle-Zélande (8 octobre - 12 novembre) seront dévoilés le 11 septembre.
Q: Comment fonctionne votre duo avec la manageuse Annick Hayraud ?
R: "Il s'agit tout simplement de calquer au système du XV de France masculin, composé du sélectionneur Fabien Galthié et du manager Raphaël Ibanez. En tant que sélectionneur, je suis celui qui arbitre en dernier, mais je suis surtout un chef de projet, un rôle dans lequel Annick m'accompagne. Elle sera en charge de la gestion du groupe, de l'environnement des filles, de l'éthique et de leur image tandis que je coordonnerai le staff au niveau du projet de jeu. Je m'occuperai en outre de l'attaque et du jeu des trois quarts".
Q: Êtes-vous favorable à plus d'interactions avec le staff du XV masculin ?
R: "Actuellement, l'idée consiste à transférer les compétences fédérales en fonction des besoins des différentes équipes de France, afin de tirer le maximum de ce groupe et que les joueuses se sentent le plus performantes possibles pour les échéances à venir. Nous avons ainsi la chance d'avoir avec nous Mickaël Campo, le responsable de la préparation mentale à la FFR, qui intervient aussi chez les Bleus".
Q: Gaëlle Mignot et David Ortiz ont été nommés entraîneurs-adjoints: quel sera leur rôle ?
R: "Gaëlle s'occupera de la mêlée et des attitudes au contact. Je la connais depuis 2010: sa personnalité, ce qu'elle génère et sa capacité à galvaniser le groupe. Aujourd'hui, elle va nous apporter toute son expérience de joueuse de haut niveau, son passé de capitaine, son leadership. Elle a par ailleurs évolué en Angleterre et pourra nous faire part de son expérience auprès de nos +meilleures ennemies+ (sourire). David sera lui en charge de la défense et de la touche. C'est un ancien directeur de centre de formation comme moi. Leurs deux profils reflètent ma volonté d'intégrer de gros travailleurs, très engagés et capables de remises en question".
Q: Quels enseignements avez-vous tiré du Tournoi, que la France a terminé à la deuxième place ?
R: "On a constaté une difficulté dans nos temps forts près des lignes à ne pas marquer de points, une incapacité à ne pas placer notre jeu. Le peu de ballons, combiné au stress et à une perte de confiance, ont fait qu'on n'a pas généré cette fluidité qu'on avait pu avoir lors de la tournée (d'automne, ndlr) et qui nous paraissait alors tellement simple".
Q: Comment comptez-vous procéder pour renouer avec cette fluidité justement ?
R: "En mettant le groupe dans une situation de concurrence saine. Il y a une sélection à la fin et il y aura malheureusement des filles qui ne seront pas dans l'avion. Il est donc nécessaire de maintenir l'état d'esprit de ce groupe, qui a envie de progresser, de travailler dur ensemble, tout en poussant chacune dans ses retranchements lors de chaque entraînement, afin que le groupe s'enrichisse du développement individuel".
Q: Quels sont les domaines spécifiques sur lesquels vous allez mettre l'accent lors de votre préparation ?
R: "L'un de nos axes forts consistera à optimiser le potentiel athlétique de nos joueuses. L'autre, c'est l'évolution du projet de jeu: on va +retoiletter+ notre système défensif, modifier nos formats d'attaque, certains lancements aussi, pour emmener de l'originalité et être davantage alignées avec ce que nous proposent nos adversaires. On a aussi un gros à travail à faire sur nos attitudes au contact pour répondre à l'engagement propre à une Coupe du monde: chaque équipe va monter d'un cran, donc à nous de nous mettre au niveau, voire au-dessus, afin de gagner".
Propos recueillis par Laure BRUMONT.
F.Maes--RTC