Rugby: le pilier anglais Joe Marler avoue "avoir fait l'autruche" concernant ses commotions
Le pilier du XV de la Rose Joe Marler a avoué mardi "avoir fait l'autruche" concernant les commotions dont il a été victime durant sa carrière, confiant avoir même oublié qu'il avait des enfants à la suite de l'une d'entre elles.
Ce témoignage survient quelques jours après les révélations de l'ancien capitaine de l'équipe du pays de Galles Ryan Jones, selon lesquelles il souffrait de démence précoce, probablement liée à une encéphalopathie traumatique chronique (CTE), une maladie neurodégénérative causée par la répétition de chocs à la tête.
"C'est terrible pour Ryan d'apprendre cela et de traverser cette épreuve", a déclaré l'international (83 sélections) de 32 ans lors de l'émission TalkSport.
"D'apprendre cela a touché une corde sensible en moi parce qu'on en a beaucoup parlé dans le rugby ces dernières années avec toutes les découvertes sur les commotions cérébrales", a ajouté Marler.
Or, a-t-il affirmé, "pour être honnête, j'ai toujours fait l'autruche parce que tout cela me fait peur".
"Je me souviens avoir subi une commotion il y a quelques saisons - j'avais pris un gros coup en essayant de plaquer Billy Vunipola. J'étais dans les vapes et la seule chose dont je me souvienne, c'est de m'être retrouvé dans une salle et de voir entrer le kiné", a-t-il raconté.
Le soigneur avait alors demandé à Marler si sa femme et ses enfants étaient présents dans le stade.
"J'ai fait une pause et j'ai craqué. Je n'avais aucun souvenir d'avoir des enfants et ça m'a vraiment fait peur", a-t-il affirmé.
Une centaine d'anciens joueurs professionnels, dont l'ancien pilier des All Blacks et de Toulon Carl Hayman, l'ex-talonneur champion du monde anglais Steve Thompson ou le Gallois Alix Popham, ont lancé une procédure judiciaire contre World Rugby, afin de réclamer des dédommagements après des diagnostics de troubles neurologiques.
Pour Marler, si ces contacts à la tête sont inhérents à la pratique du rugby, leurs répercussions graves sur la santé des joueurs ne peuvent plus être ignorées.
"C'est vrai que j'ai eu tendance jusqu'à présent à faire l'autruche, mais plus ça va, plus on apprend de choses, et plus des diagnostics sont posés donc c'est vraiment triste", a-t-il estimé.
Le pilier des Harlequins a encore admis avoir joué malgré une commotion cérébrale la saison dernière, avant de se faire réprimander chez lui par sa femme Daisy: "elle m'a dit +tu veux continuer à être là pour les enfants, ou pas ? Tu veux être là pour moi, ou pas ?+".
L.Diaz--RTC