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F1: "Aujourd'hui on est des outsiders", estime Leclerc
F1: "Aujourd'hui on est des outsiders", estime Leclerc / Photo: Sylvain THOMAS - AFP

F1: "Aujourd'hui on est des outsiders", estime Leclerc

"En performance, on est favoris, mais on a eu certains problèmes qui font qu'aujourd'hui on est plus des outsiders": après avoir rebondi en Autriche, Charles Leclerc vise une nouvelle victoire en France dimanche, pour croire en "la possibilité de rattraper" Max Verstappen.

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Deuxième à 38 points du Néerlandais à mi-saison du championnat du monde de F1, le pilote Ferrari évoque pour l'AFP "les batailles à la limite du règlement" avec son rival mais aussi les événements tragiques de sa vie personnelle, qui l'ont "fait grandir en tant que personne et en tant que pilote".

QUESTION: Vous sentez-vous dans la peau d'un favori ou d'un outsider ?

REPONSE: "En termes de performance, on est favoris, après on a eu certains problèmes qui font qu'aujourd'hui on est plus des outsiders que des favoris. Mais j'y crois, si on fait tout parfaitement jusqu'à la fin de la saison, la performance est là pour qu'on puisse gagner le championnat, donc j'y croirai jusqu'à la fin".

Q: Malgré votre excellent début de saison, la fiabilité et la stratégie de Ferrari vous ont coûté cher dans la course au titre...

R: "C'est sûr qu'il y a eu une accumulation en cinq courses: Barcelone on était en tête on casse le moteur, Monaco la stratégie, Bakou le moteur, Montréal la pénalité et ensuite Silverstone la stratégie... Une accumulation comme ça, ça n'a pas été facile à gérer. Mais à chaque fois on était dans des positions pour gagner, donc le potentiel était là. J'ai toujours gardé la motivation. Ca me fait d'autant plus plaisir que la première course normale depuis, on l'a gagnée en Autriche. Je suis confiant, si on n'a pas d'autres problèmes majeurs on a la possibilité de rattraper".

Q: C'est comment, de lutter contre Verstappen, considéré comme agressif en piste ?

R: "J'ai toujours été aussi un pilote agressif, donc ces batailles ne me dérangent pas. J'ai toujours apprécié ces batailles à la limite du règlement, et c'est cool qu'après toutes les années en kart ensemble il y a 10-15 ans, on se retrouve maintenant en F1, qu'on se batte pour un championnat".

Q: Réussir à rester calme dans les moments difficiles, est-ce votre plus grande force ?

R: "C'est clairement une force. Ce n'était pourtant pas quelque chose de naturel chez moi. J'ai dû pas mal travailler, surtout quand j'étais jeune. J'ai beaucoup parlé de ce centre Formula Medicine à Viareggio quand j'étais plus jeune, de dix à quinze ans, où on faisait pas mal de préparation mentale. Dans ces années-là, j'ai énormément grandi et ça m'a beaucoup aidé pour le reste de ma carrière. C'est vrai que, dans les situations compliquées, je réussis à garder mon calme et c'est important".

Q: A 24 ans, vous avez traversé des moments de vie tragiques, avec les décès de votre père et de deux pilotes dont vous étiez proche, votre parrain Jules Bianchi et votre ami Anthoine Hubert. Cela vous a-t-il fait grandir?

R: "Oui, je le pense. Bien que je reste un jeune de 24 ans j'ai une maturité qui est peut-être différente de certains de mes amis, de par mon parcours, pas seulement professionnel mais surtout de vie, avec malheureusement des événements un peu tristes. Mais ce sont des étapes qui m'ont fait grandir en tant que personne et en tant que pilote, parce que j'ai développé un niveau de maturité un petit peu différent d'une vie normale".

Q: En tant que Monégasque, quelle relation avez-vous avec la France et l'Italie ?

R: "Je suis francophone déjà. Quand j'ai gagné en Formule 2, ils m'ont mis l'hymne français (Il rigole). Ma plus grande connexion avec la France, c'est que tout a commencé ici pour moi en sport auto. J'ai commencé à Brignoles, à 60 km du Castellet. Tous les mercredis, samedis et dimanches quand je n'avais pas école, je venais ici avec mon père. Mais j'ai aussi passé une bonne partie de mon enfance en Italie. Après les débuts en France, j'ai passé dix ans en Italie. J'ai grandi avec les Italiens pendant mon adolescence, donc oui, je me sens aussi Italien".

Q: En tant que quasi-Italien, gagner un titre avec Ferrari c'est le rêve d'une vie...

R: "Bien sûr. Déjà gagner un titre tout court, mais encore plus avec Ferrari. C'est une équipe tellement mythique, il y a aussi tellement de pression qui fait que c'est super compliqué, mais qui rend les succès encore plus beaux. Il y a tellement de passion à travers le monde pour Ferrari que oui, je pense que c'est le rêve de chaque pilote sur la grille, gagner un titre avec Ferrari".

Propos recueillis au Castellet par Olivier LEVRAULT

T.Parisi--RTC