Euro: le second souffle des Bleues, atout "fraîcheur" avant l'Allemagne
Les Bleues, tombeuses des tenantes néerlandaises, disposent sur leur banc de ressources précieuses pour apporter la "fraîcheur" nécessaire avant la demi-finale de l'Euro, mercredi (21h00) à Milton Keynes, contre des Allemandes avantagées par le calendrier.
"Bien sûr qu'il reste du carburant", a lancé la mobylette Selma Bacha, tout feu tout flamme après la qualification arrachée samedi en prolongation face aux championnes d'Europe sortantes (1-0 a.p.). "Il faut tout laisser en Angleterre: nos poumons, nos coeurs, nos tripes!"
Désignée joueuse du match, la Lyonnaise de 21 ans a dopé le jeu des Bleues après son entrée à l'heure de jeu, comme l'a fait la remplaçante Clara Matéo (24 ans) dans les trente minutes supplémentaires avec de la percussion, des courses et une audace certaine.
La "force" du groupe actuel, c'est "le mélange entre l'insouciance des jeunes comme Selma, Clara, qui nous apportent énormément, et l'expérience des plus vieilles on va dire", a pointé la milieu titulaire Sandie Toletti.
- "Fraîcheur et insouciance" -
De fait, l'équipe mise en place ces dix-huit derniers mois par Corinne Diacre, avec la mise sur le côté de plusieurs têtes d'affiche (Amandine Henry, Eugénie Le Sommer...) et l'arrivée de nouveaux visages, se révèle pour l'heure un cocktail gagnant.
"Les anciennes encadrent très bien les jeunes" et ces dernières "sont à l'écoute, elles apportent aussi leur lot de fraîcheur, leur lot d'insouciance. Ce tout fait un très bon mélange", a apprécié la sélectionneuse après la qualification venue d'un penalty obtenu par Kadidiatou Diani et transformé par Eve Perisset, 27 ans toutes les deux.
Au début de la seconde période de la prolongation, Diacre a lancé trois joueuses pour tenter de tenir le score alors que les jambes commençaient à peser lourd. La rotation n'a pas fait baisser le niveau et a permis aux remplaçantes de se montrer, un coup double appréciable pour la gestion des corps et la vie du groupe.
La patronne des Bleues a apprécié la performance d'Ella Palis, la joueuse de Bordeaux, entrée "avec tout son culot et toute son audace au milieu de terrain, alors qu'elle n'était même pas titulaire dans son club".
Autre exemple: "l'énergie" mise par Marion Torrent, "titulaire il y a quelques mois et qui est aujourd'hui la doublure d'Eve Perisset". "Il n'y a pas d'amertume, au contraire", a voulu retenir Diacre.
- Récupération à Ashby -
Pour la première demi-finale européenne de son histoire, la France part avec un handicap vis-à-vis de l'Allemagne, place forte du football féminin au palmarès record (huit titres), en raison du calendrier établi avant le début du tournoi.
Placée dans le groupe B, où elle a réalisé un sans-faute (trois victoires, avec neuf buts marqués et aucun encaissé), la Frauen-Nationalmannschaft a validé sa place dans le dernier carré du tournoi anglais dès jeudi en éliminant l'Autriche 2-0.
"On sait que dans une compétition il y a aura toujours une équipe désavantagée, aujourd'hui c'est nous. Voilà, on ne va pas prendre ça comme une excuse. On va y aller et tout donner", a évacué Diani devant les journalistes en zone mixte. "Écoutez c'est comme ça, ça fait partie du jeu", a prolongé Melvine Malard.
Même discours chez Charlotte Bilbault, la titulaire au poste de sentinelle. "A nous de bien gérer les émotions et ces deux jours en moins", a affirmé l'ancienne Bordelaise, une des trois joueuses de champ à avoir été titularisée à chaque rencontre avec Diani et Wendie Renard.
"Forcément on aurait aimé avoir plus de +récup+. Mais d'un autre côté, on a hâte de jouer ces matches. On travaille au quotidien pour vivre des émotions comme celles-là. On va donc vite se remettre dedans", a poursuivi la N.14.
Une séance axée sur la récupération est prévue dimanche en fin d'après-midi à Ashby-de-la-Zouch. Après une journée à huis clos, les Bleues quitteront leur camp de base mardi direction Milton Keynes pour l'entraînement de veille de match.
G.Abbenevoli--RTC