Tennis de table: les frères Lebrun à la table des grands
Encore adolescents et déjà installés à la table des grands du tennis de table international: à deux ans des JO de Paris, les très précoces frères Alexis et Félix Lebrun veulent confirmer leur éclosion lors des championnats d’Europe à partir de dimanche à Munich.
La France a-t-elle trouvé avec les deux jeunes Montpelliérains les héritiers de Jean-Philippe Gatien, vice-champion olympique à Barcelone en 1992? Alexis, nouveau champion de France à 18 ans, et Félix, 15 ans, font en tous cas partie des quatre sélectionnés tricolores à Munich et semblent prêts à bousculer un peu plus la hiérarchie.
L'aîné Alexis (30e mondial) vient d’effectuer un bond prodigieux au classement mondial sur l’élan de son premier titre de champion de France décroché fin juin face au double tenant Simon Gauzy.
"En un an je suis passé de la 1000e à la 30e place. C’est allé super vite pour ma première année au niveau international", a raconté à l'AFP celui qui a longtemps été freiné par une cascade de blessures (épaule, coude).
"Le championnat de France, qui était une compétition super importante pour moi, m’a donné confiance. Depuis, j’ai super bien joué à Budapest, puis au tournoi WTT de Tunis", a-t-il ajouté.
Résultat, il a notamment accroché à son tableau de chasse de Tunis le Japonais Tomakazu Harimoto, n°4 mondial.
- Saga familiale -
Félix (70e mondial), qui se distingue par une tenue de raquette en porte-plume, suit quant à lui une progression plus linéaire. "Depuis son plus jeune âge, il a participé à tous les championnats d’Europe, remportant le titre chez les cadets", explique leur père Stéphane, directeur sportif de l’Alliance Nîmes-Montpellier.
Car les deux jeunes champions profitent d’un environnement familial protecteur et fort à Montpellier, où leur père escorte leur ascension. L’œil connaisseur et bienveillant, il leur transmet son expérience d’ancien pongiste autour d’une philosophie et d’une exigence tournées vers le haut niveau.
Mais ils peuvent aussi compter sur leur oncle Christophe Legout, triple champion de France. A la maison comme à la salle Alain Achille --aux abords du stade Philippidès où s’entraîne le décathlonien Kévin Mayer--, Alexis et Félix baignent donc depuis toujours dans le monde du tennis de table.
"C’est une vraie saga familiale. On parle ping-pong matin, midi et soir chez eux. Les deux frères s’appuient sur un environnement très favorable. On leur apprend à gagner des matchs, on leur apprend l’humilité. Ces deux jeunes m’agacent presque car ils ont zéro défaut", s'amuse Dominique Bilbao, président d’honneur de l'ANM.
- Un oeil sur Paris -
De fait, Alexis et Félix, qui seront partenaires en double et rivaux en simple à Munich, vivent en totale harmonie leur ascension en cordée fraternelle. Même lunettes carrées, même coupe de cheveux, ils ressemblent à des jumeaux, toujours prêts à s’épauler comme à Tunis où ils ont galéré pendant deux jours dans l’attente d’un avion.
"On est super proches. On vit les compet’, les voyages ensemble. C’est très plaisant", apprécie Alexis. "Ils ont envie de se taper l’un l’autre. Ils vivent une concurrence très saine, s’apportent mutuellement, se donnent des conseils et avancent côte à côte. Le grand est protecteur, le petit le bouscule. Ils réalisent que c’est un vrai plus sur le circuit international", confirme leur père.
Les résultats valident la méthode. "On pouvait s’attendre à de bons résultats dans l’année, cela s’est passé en trois mois. On a le sentiment d’avoir pris la bonne route et la bonne philosophie d’entraînement", confirme Stéphane Lebrun. "Pour faire du très haut niveau, on a essayé de mettre des gens pour aider Alexis et Félix. C’est pour ça qu’ils vont plus vite que les autres."
Plus vite pour aller plus haut et plus fort? Les JO-2024 ne sont pas si loin... "On essaie de tout faire pour être à Paris et y jouer le mieux possible", promet Alexis.
F.Peeters--RTC