Euro de cyclisme: Donavan Grondin, visage d'une génération en piste
Une moisson d'or, d'argent mais encore verte: les quatre nouvelles médailles collectionnées par les pistards français lundi aux Championnats d'Europe à Munich est celle d'une génération à peine à maturité, à l'image du titre en omnium de Donavan Grondin, 21 ans.
Jusqu'au dernier sprint de la dernière épreuve (sur quatre), le titre européen du Réunionnais et onzième médaille française au vélodrome était imprévisible.
Y compris par lui-même: "La dernière fois que j'ai regardée le tableau, j'étais troisième. Alors quand au dernier sprint, je suis ex-aequo avec les deux autres, je pensais juste que je jouais une médaille. En passant la ligne, je ne savais même pas que j'avais gagné", a livré celui déjà titré à Munich en poursuite par équipes.
"Nous avons cru qu'il allait faire podium puis il en descend, raconte le directeur technique national Christophe Manin, faisant la liste des rebondissements. "Et ce final en apothéose… Les entraîneurs n'ont pas souvenir d'avoir eu trois coureurs ex-aequo avant le dernier sprint."
Et pour cause, les pistards s'étaient déjà mesurés au scratch, la course tempo et l'élimination avant le 125e et ultime tour de la course aux points.
Pour autant, difficile de réduire ce titre à un coup de théâtre. Poursuiteur n'ayant pas connu le passage à l'an 2000 -- il est né le 26 septembre de cette année-- Grondin commence à se constituer un palmarès notable. Médaillé de bronze de l'américaine aux JO de Tokyo au côté de Benjamin Thomas (absent de l'omnium), il a remporté l'an passé le titre mondial du scratch, épreuve non olympique.
Même si le kilomètre ne l'est plus chez les sprinteurs, Melvin Landerneau a savouré pleinement son sacre européen à Munich après la médaille d'argent obtenu en vitesse par équipes. "Nous sommes dans une bonne dynamique, apprécie le Martiniquais. Nous sommes une jeune génération qui se tire vers le haut."
- "A 25 ans, nous sommes les plus vieux" -
"Nous avons une équipe assez jeune, souligne-t-il. Avec Sébastien (Vigier), nous avons 25 ans et nous sommes les deux plus vieux."
Les médailles d'argent de deux pistards de la génération 1999, Mathilde Gros en vitesse individuelle et Clara Copponi en omnium, en sont une autre preuve.
Il n'a manqué que quelques centimètres à Mathilde Gros pour décrocher à 23 ans son premier titre dans la discipline reine du sprint.
Après trois défis du regard avant chacune de ses manches de la finale face à la double championne du monde allemande Emma Hinze, la sprinteuse s'est inclinée à la photo finish.
"Il y a des bonnes choses et d'autres à revoir, analyse-t-elle. Mais le but, c'est Paris dans deux ans. Il y a aussi les Championnats du monde dans deux mois."
Talent précoce, la médaillée de bronze aux Mondiaux 2019 à même pas 20 ans, renoue le fil de sa progression entravée depuis quelques saisons. "C'est un peu mitigé, mais je suis contente car il y a six mois, je n'en étais pas là", reconnaît-elle.
Sentiments partagés aussi chez Clara Copponi. Leader au classement de l'omnium avant la course aux points, l'Aixoise n'a glissé de la première marche que dans les ultimes tours et après 45 minutes d'interruption en raison d'une violente chute.
"Je suis déçue que la course se soit arrêtée en plein milieu parce que je pense que ça n'aurait pas été le même résultat. "Une médaille d'or aurait été bienvenue après son absence du renaissant Tour de France Femmes où son équipe FDJ-Suez a tout misé sur le général. Il lui reste l'américaine mardi pour apporter des reflets dorés à son été.
Ch.Schroeder--RTC